SpaceX à travers le prisme de « Ciel & Espace »

[Courrendlin, March 14, 2024, ENGLISH BELOW] – Entre Ciel&Espace, la Terre et les étoiles se rencontrent, la NASA et SpaceX écrivent l’histoire. Elon Musk, avec son visionnaire Starship, vise Mars et au-delà. Le bimestriel français Ciel & Espace dévoile un dossier exclusif sur cette aventure épique, dont j’ai écrit un chapitre. Prêts pour le décollage ?

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Le dernier numéro de Ciel & Espace dévoile un dossier substantiel dont un article écrit par moi-même Roland J. Keller, offrant une plongée profonde dans l’univers de SpaceX. Ce dossier de 28 pages, désormais accessible aux abonnés numériques et premium, et en kiosque dès le vendredi 15 mars 2024, explore l’avant-garde de l’innovation spatiale incarnée par SpaceX. Avec une enquête exclusive, un reportage immersif à Boca Chica, des infographies détaillées, et une analyse de la stratégie économique, ce numéro promet une lecture enrichissante pour tous ceux qui s’intéressent à l’avenir de la conquête spatiale.

La méthode SpaceX : un modèle disruptif

« Enquête sur la méthode SpaceX » par Guillaume Langin. Guillaume Langin ouvre le bal avec une enquête rigoureuse sur les pratiques révolutionnaires de SpaceX. De la conception du Starship, ce vaisseau sans équivalent, à la domination du marché des lancements commerciaux, SpaceX défie les conventions de l’industrie aérospatiale, se posant en véritable ovni technologique et stratégique.

Au cœur de Starbase : là où les rêves prennent forme.

« Au cœur de la Starbase, où les rêves d’Elon Musk prennent forme » par Roland J. Keller

Mon propre reportage vous emmène dans les entrailles de Boca Chica, là où SpaceX transforme l’audace en réalité. Ce complexe de lancement, loin d’être un simple pas de tir, incarne l’ambition sans limites de centaines d’ingénieurs passionnés. Une exploration en texte et en images de ce lieu où l’avenir de l’exploration spatiale est en train de s’écrire.

La Falcon 9 : une prouesse de réutilisabilité

« La Falcon9, une fusée recyclable » par Évrard-Ouicem Eljaouhari.  Évrard-Ouicem Eljaouhari se concentre sur la Falcon 9, symbole de l’innovation durable chez SpaceX. La réutilisabilité de ses lanceurs, une première mondiale, témoigne d’avancées technologiques majeures qui repoussent les limites de la physique connue.

Vers une civilisation multiplanétaire : vision ou illusion ?

« Une civilisation multiplanétaire, vision ou illusion ? » par Guillaume Langin. Guillaume Langin revient pour conclure le dossier en interrogeant l’ambition ultime de SpaceX : transformer l’humanité en une espèce multiplanétaire. Avec le Starship, envisagée pour des voyages routiniers au-delà de notre planète, cette vision audacieuse est scrutée sous toutes ses facettes, entre espoir et scepticisme.

Un voyage au cœur de l’ambition spatiale d’Elon Musk

Ce dossier de Ciel & Espace n’est pas seulement une collection d’articles ; c’est un voyage au cœur de l’ambition spatiale d’Elon Musk, une exploration de ce que pourrait être notre futur. À travers des perspectives variées – de l’ingénierie révolutionnaire à la réflexion sur notre destinée cosmique –, ce numéro invite à une réflexion profonde sur notre place dans l’univers et sur le rôle de l’innovation dans le façonnement de notre avenir.

Je vous encourage vivement à vous plonger dans ces pages, disponibles dès maintenant pour les abonnés de Ciel & Espace et bientôt en kiosque, pour une exploration approfondie de SpaceX et de ses projets ambitieux.

Le lancement du Starship de SpaceX à Boca Chica, au Texas, est prévu pour ce jeudi 14 mars 2024. SpaceX vise une fenêtre de lancement entre 13 heures et 14h50 jeudi, heure suisse. La société prévoit de retransmettre le lancement en direct, avec un webcast commençant 30 minutes avant l’ouverture de la fenêtre.

Image : SpaceX

SpaceX Through the Lens of “Ciel & Espace”

[Courrendlin, March 14, 2024] – Between Sky&Space, Earth meets the stars, and NASA and SpaceX are making history. Elon Musk, with his visionary Starship, aims for Mars and beyond. The French bimonthly Ciel & Espace unveil an exclusive dossier on this epic adventure, including a chapter I wrote. Ready for liftoff?

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The latest issue of Ciel & Espace reveals a substantial dossier, featuring an article written by me, diving deep into the universe of SpaceX. This 28-page dossier, now available to digital and premium subscribers, and in newsstands from Friday, March 15, 2024, explores the cutting edge of space innovation represented by SpaceX. With an exclusive investigation, an immersive report on Boca Chica, detailed infographics, and an analysis of economic strategy, this issue promises enriching reading for all those interested in the future of space conquest.

The SpaceX Method: A Disruptive Model

« An Investigation into the SpaceX Method » by Guillaume Langin. Guillaume Langin kicks things off with a thorough investigation into the revolutionary practices of SpaceX. From the design of the unparalleled Starship to dominating the commercial launch market, SpaceX defies the conventions of the aerospace industry, positioning itself as a true technological and strategic UFO.

At the Heart of Starbase: Where Dreams Take Shape

« At the Heart of Starbase, Where Elon Musk’s Dreams Take Shape » by Roland J. Keller. My own report takes you into the bowels of Boca Chica, where SpaceX turns audacity into reality. Far from being just a launch pad, this complex embodies the limitless ambition of hundreds of passionate engineers. A text and image exploration of this place where the future of space exploration is being written.

The Falcon 9: A Feat of Reusability

« The Falcon9, A Recyclable Rocket » by Évrard-Ouicem Eljaouhari. Évrard-Ouicem Eljaouhari focuses on the Falcon 9, a symbol of sustainable innovation at SpaceX. The reusability of its launchers, a world first, reflects major technological advances that push the known limits of physics.

Towards a Multiplanetary Civilization: Vision or Illusion?

« A Multiplanetary Civilization, Vision or Illusion? » by Guillaume Langin. Guillaume Langin returns to conclude the dossier by questioning SpaceX’s ultimate ambition: to transform humanity into a multiplanetary species. With the Starship, envisioned for routine journeys beyond our planet, this bold vision is scrutinized from all angles, between hope and skepticism.

A Journey to the Heart of Elon Musk’s Space Ambition

This dossier from Ciel & Espace is not just a collection of articles; it’s a journey to the heart of Elon Musk’s space ambition, an exploration of what our future could be. Through diverse perspectives—from revolutionary engineering to contemplating our cosmic destiny—this issue invites deep reflection on our place in the universe and the role of innovation in shaping our future. I strongly encourage you to dive into these pages, now available to Ciel & Espace subscribers and soon at newsstands, for an in-depth exploration of SpaceX and its ambitious projects.

SpaceX’s Starship launch in Boca Chica, Texas, is scheduled for this Thursday, March 14, 2024. SpaceX is targeting a launch window between 8 a.m. ET and 9:50 a.m. ET on Thursday. The company plans to livestream the launch, with a webcast beginning 30 minutes before the window opens.

Clin d’œil aux portes de l’espace

[Courrendlin, February 2, 2024, ENGLISH BELOW] – Aux premières loges de l’exploration spatiale depuis plus de 40 ans. En ligne de mire, «Ariane», «Columbia», «Falcon» ou «Artemis». Roland J. Keller, de Courrendlin, ne vise pas les étoiles avec son objectif, mais les fusées qui s’élancent vers elles, et ce depuis plus de 40 ans. Rencontre.

Image ci-dessus : photo RKE
Décollage de la navette Endeavour STS 113 le 25 novembre 2002.

Par Josué Merçay
Le Quotidien Jurassien
Delémont (JU)

Site officiel du Quotidien Jurassien

Cet article me concernant est reproduit en PDF avec l’aimable autorisation des Editions D+P SA, société éditrice du Quotidien Jurassien.

Front Row to Space Exploration for Over 40 Years

By Josué Merçay
Le Quotidien Jurassien
Delémont, Switzerland

Dive into the extraordinary four-decade adventure of Roland J. Keller, a Swiss journalist whose passion for space exploration has taken him from the iconic Apollo missions to the forefront of the Artemis program. Witness his unique insights and experiences from the world’s major launch sites, capturing humanity’s quest to conquer the cosmos.

His passion for space exploration dates back to July 21, 1969, when he witnessed man’s first steps on the Moon via the family television set. Since then, Roland J. Keller (the J. in Jean distinguishes him from his many namesakes, he says, and also gives him a little American flair) has spent over 40 years on the rocket launch pads, mainly at Cape Canaveral, Florida.

At the age of 67, he witnessed 42 launches, including the infamous Challenger shuttle launch in January 1986. Seven astronauts perished in the explosion 73 seconds after lift-off. Editor-in-chief of Swiss Engineering (Revue Technique Suisse) for over 15 years, as well as editor and photographer for various media, including Le Quotidien Jurassien, Roland Keller has also followed and immortalized lift-offs in California, Virginia, Texas and Kourou, French Guiana, from where the Ariane rockets of the European Space Agency (ESA) are launched.

Watched all the way to the toilet

I’ve been accredited by NASA and ESA 37 times, » explains the enthusiast. The administrative procedures required by NASA are restrictive, and you have to pass through three customs posts on site. If Swiss reporters don’t go, it’s because they need a lot of patience! The man who witnessed the flight of the Curiosity rover to Mars in 2011 and the departure of a Hubble Space Telescope maintenance mission (in which Claude Nicollier took part) is often the only accredited Swiss, or even the only foreigner.

The precious sesame allows him to place his camera at a distance of 50 to 100 meters from the launch pad. He then has a prime spot to follow the take-off, around 5 km from the site. Others are content with a spot 15 km away, where they can set down their camera and watch the launch. At that distance, you need quite a telephoto lens, » points out Roland Keller. Elon Musk, the head of SpaceX, also rents launch pads at Cape Canaveral, » he explains. He separates American journalists from non-Americans. The latter are even accompanied to the toilets by attendants! »

Unexpected triggering

Roland Keller usually sets up and adjusts his camera twelve hours before takeoff. The camera is triggered by sound. « On one occasion, my setting was too sensitive, and 3,000 photos were taken before launch. There was no memory left when the time came! » While a launch represents the culmination of years of work, the time spent beforehand at NASA’s Cape Canaveral facility is particularly instructive, notes Roland Keller. He has the opportunity to obtain unprecedented information, see the equipment up close and meet engineers and astronauts. Everything is scrupulously recorded on his blog.

Next up, the photographer is once again aiming for Kourou, for the Ariane 6 launch scheduled between June 15 and July 31. Other dates tempt him this year, such as the lift-off from Cape Canaveral of Boeing’s Starliner in April (test flight with two astronauts) and SpaceX’s Starship (also manned).

Setting course for the Artemis mission

He points to a public enthusiasm for space travel that has waned in 50 years. « The Apollo program cost $50 billion and helped develop certain sectors of the American economy. Artemis will cost $300 billion to put men on the Moon, which is scheduled for 2026. But the aim of the mission is to bring equipment around the satellite and build bases. It’s a different dimension from Apollo. We’ll still have to convince the public. NASA has less money today, a lot of it is outsourced to SpaceX. »

A lot of money for our comfort

In 2023, 211 launches were successful worldwide, out of 223 attempts (SpaceX carried out 96 with its Falcon 9 rocket), says Roland Keller. Wouldn’t it be possible to use the colossal sums involved to solve problems on Earth?

At the time, the lunar program enabled significant technological development, particularly in the IT sector, » he argues. And the conquest of space met our demand for comfort, with the launch into orbit of telecommunications and GPS satellites. »

Never short of ideas, he is currently working on an editorial and visual project on the Swiss companies and institutions collaborating on the Artemis mission.

Révélateur spatial : clic-clac au pas de charge !

[Courrendlin (Switzerland), December 31, 2023, rke. English below] – À l’initiative de l’un de mes collègues photographe, Joël Bessard, l’un de mes récents article « Parcours du combattant du photographe spatial », a été publié dans l’édition automnale 2023 du « Petit Révélateur« . De la préparation minutieuse avant le lancement jusqu’à l’anticipation des réglages parfaits pour capturer la majesté d’un décollage… Le voici, ci-après en version web.

Assister à un lancement de fusée est un spectacle grandiose, mais pour le photographe professionnel que je suis, c’est également une course contre la montre, un défi technique et logistique. Entre les aléas de la météo, les contraintes de sécurité et le choix crucial du matériel, chaque détail compte. Plongée dans les coulisses de cette aventure, du briefing de presse à ce moment magique où la fusée déchire le ciel, en passant par les réglages indispensables des appareils photo pour avoir le bon shoot. Tout près !

Photographier une fusée depuis son pas de tir, voire à ses pieds, relève du véritable parcours du combattant. Avant de pouvoir déclencher l’obturateur, il faut franchir plusieurs étapes administratives et logistiques qui sont décrites dans l’encadré ci-après.

Notre matériel photo est fouillé avec des chiens renifleurs

Une fois sur le site de presse, nous trépignons d’impatience à l’idée de nous rendre au pas de tir, pour être « aux pieds » de la fusée, si l’on peut utiliser cette expression. Les Falcon 9 modernes sont d’abord positionnées horizontalement sur un bras articulé avant d’être redressées. Quant à la fusée SLS (Space Launch System) que j’ai eu le privilège de photographier le 16 novembre 2022, elle était déjà verticale, fixée à son support.

Avant d’accéder à cet emplacement emblématique, notre matériel doit passer par un contrôle de sécurité. Ce processus a lieu sur le parking situé devant le VAB (Vehicle Assembly Building). En général, nous sommes une centaine de photographes, professionnels et amateurs, à être autorisés à monter à bord des trois bus qui nous attendent. Tous nos équipements sont alignés au sol pour inspection. Un agent, assisté d’un chien renifleur, vérifie ensuite chacun de nos sacs à la recherche de substances explosives. Il s’agit d’une règle de sécurité imposée par l’Administration américaine. Une fois, le chien s’est particulièrement intéressé à mon sac, me faisant frissonner d’inquiétude. Il s’est avéré que j’avais simplement oublié une banane au fond de mes affaires ! La tension s’est dissipée dans un éclat de rire général.

Différents points d’observation

D’ordinaire, nous devons franchir un autre poste de contrôle pour accéder au tarmac de la fusée. Toutefois, cette fois-ci, pour le vol Falcon 9 Dragon de SpaceX – Crew 7, l’entrée au pas de tir 39A nous a été refusée. La raison ? Des débris échappés lors du lancement d’Artemis avaient causé des dommages à la tour de lancement. Ce contretemps nous a tout de même offert une palette variée d’emplacements pour prendre nos photos.

Nous avions le choix entre trois positions. La première se trouvait en face de la fusée, le long de cette célèbre route de graviers menant au pas de tir. Ce n’était toutefois pas l’idéal, car notre vue était en partie obstruée par le bras articulé de la plate-forme de lancement. La deuxième option offrait une vue dégagée sur la tour en construction du Starship de SpaceX, qui s’élève à 120 mètres. La troisième et dernière option était en lisière d’une dune, avec un panorama dégagé agrémenté de palmiers.

On capture les images aux sons

Dans la tension palpable des derniers préparatifs, chaque minute compte. Nous sommes une petite armée de photographes déployant nos trépieds comme des fusils de précision, calibrant nos angles de vue et ajustant nos paramètres. Et certains d’entre nous vont même jusqu’à littéralement clouer leur trépied au sol pour éviter toute vibration indésirable. Sur mon Canon 5D Mark III, je fixe un Trigger signé Miops, un petit boîtier électronique qui peut faire toute la différence.

Cela me rappelle une anecdote amusante lors d’un précédent lancement. Soudain, un vacarme de jappements brise la concentration ambiante : « Ouah, ouah ! Ouah, ouah ! » C’est Julian Leek, un collègue photographe, qui semble avoir perdu toute réserve. Intrigué, je m’approche de lui et réalise qu’il lutte avec un câble récalcitrant.

— T’as un tournevis ? me lance-t-il, un brin stressé.

— Bien sûr, mon fidèle couteau suisse est toujours à portée de main, je réponds en lui tendant l’outil multifonction.

Rassuré, Julian s’emploie à démonter sa petite boîte électronique, ajustant les réglages de son micro. Un micro ? Oui, vous avez bien entendu. Nous nous trouvons à une centaine de mètres de la fusée, et le son de son décollage sera notre déclencheur photographique. L’idée d’attendre le décollage à cette distance relèverait de la folie, à moins de vouloir nous griller comme des poulets sur un barbecue spatial.

C’est dans ces moments d’ajustements, où le son devient un déclencheur et où un couteau suisse peut sauver la mise, que l’on réalise l’étendue des défis techniques qu’implique la photographie spatiale.

Mais ces défis, nous les relevons avec un enthousiasme indéfectible, car ils rendent chaque cliché pris non seulement une prouesse technique, mais aussi une véritable aventure humaine.

Savoir anticiper

Le problème récurrent est de savoir comment régler nos boîtiers pour que, lorsque la fusée part, le déclenchement ait lieu au bon moment. Non seulement la vitesse, mais l’ouverture, sachant que, souvent l’on règle les appareils la journée, la fusée décolle la nuit, et vice-versa. C’est là tout l’art de la photo, justement. On doit davantage anticiper. Chaque photographe a ses petites combines. J’ai eu du mal à les connaitre et c’est normal. Un cuisinier ne dévoile pas ses recettes. 

Nos installations réalisées, on repart du site de presse, en bus, puis l’on attend le décollage. Soit sur le tarmac du VAB ou sur son toit, où l’on a une vue prenante sur l’horizon avec les tours de lancement, ou plus proche des autres pas de tir, comme la NASA Causeway. En général, on se tient à 3 miles (5 km). C’est la distance la plus proche pour voir le décollage et là j’emploie mon Canon EOS R3 et un objectif de 400 mm (un 200 2,8 avec convertisseur 2x). Et les shoots peuvent enfin commencer. 

Photographier en RAW, c’est mieux

Une fois la fusée lancée dans le firmament, vient le moment décisif du post-traitement. Le silence studieux remplace l’effervescence précédente. Armés de stations de travail à la pointe de la technologie, nous plongeons dans le monde silencieux des pixels et des fichiers RAW, cherchant à tirer le meilleur de chaque image capturée. Ce processus peut prendre des heures, alimenté par une tension nerveuse, car, en fin de compte, l’image parfaite demeure insaisissable, toujours un peu hors de portée.

Enfin, retour sur le pas de tir, cette fois sans la rigueur des fouilles de sécurité. La récupération du matériel se fait à un rythme frénétique, chacun impatient de voir si ses efforts ont porté leurs fruits. Personnellement, je n’ai jamais réussi à capturer la photo parfaite. Il y a toujours un détail manquant, une émotion qui échappe, un élément qui fait défaut. Et pourtant, à chaque fois, je suis frappé par l’extraordinaire talent de certains de mes collègues, qui semblent toujours parvenir à saisir l’instant magique.

Mon propre sens de l’accomplissement photo

Mais ici, dans cette quête presque obsessionnelle pour la photo parfaite, je trouve mon propre sens de l’accomplissement. Non pas dans la comparaison avec les autres, mais dans l’expérience en elle-même. Être là, sur le pas de tir, est une récompense en soi. C’est un privilège rare, qui me distingue comme le seul photographe suisse accrédité sur place, et souvent le seul étranger. Avec 42 missions à mon actif, dont 37 pour lesquelles j’ai été accrédité, chaque aventure est une nouvelle occasion d’apprendre, d’explorer et de chercher ce moment d’éternité dans un monde en perpétuel mouvement.

Ainsi, même si chaque cliché n’est pas une œuvre d’art, chaque mission est un chapitre de mon voyage unique dans l’infini complexe de l’exploration spatiale. C’est dans ce voyage que je trouve mon vrai succès, et c’est pourquoi je continuerai à pointer mon objectif vers les étoiles, cherchant toujours la photo qui capture non seulement un instant, mais aussi l’essence même de cette aventure humaine extraordinaire.

Les étapes cruciales pour un sésame photo à la NASA

L’aventure du photographe spatial ne commence pas au décollage, mais bien avant, dans un dédale de formalités et de préparatifs. L’accréditation est un processus complexe et rigoureux, souvent méconnu, mais indispensable. Voici un aperçu des étapes clés que chaque photographe doit franchir pour obtenir le précieux sésame qui lui permettra de capturer l’instant où la fusée s’élance vers les étoiles. En voici les principales étapes :

  1. Demande de VISA : Premier arrêt, le consulat de l’Ambassade des États-Unis à Berne. Un rendez-vous est pris par courriel, suivi d’une visite en personne. Si le VISA de type I n’est pas accordé, c’est la fin du voyage avant même qu’il n’ait commencé. Pas de photo, pas d’article.
  2. Choix du lancement : Il faut ensuite sélectionner le bon événement, en l’occurrence le dernier SpaceX Crew-7, avec son équipage international composé de Jasmin Moghbeli, Andreas Mogensen, Satoshi Furukawa et Konstantin Borisov.
  3. Accréditation NASA : Une demande formelle par e-courriel doit être adressée à la NASA dans les délais. Une fois celle-ci approuvée, un avis officiel confirme notre statut de reporter accrédité. Mais ce n’est que le début.
  4. La préparation des bagages et le choix du matériel photo : Une fois que le feu vert est donné pour le lancement, le chronomètre commence à tourner. La préparation des bagages devient alors une tâche cruciale, d’autant plus que les limites de poids des compagnies aériennes sont strictes : 23 kg en soute et 8 kg en bagage à main. Le choix du matériel est donc stratégique.
  • Boîtiers : J’opte généralement pour deux boîtiers pour couvrir tous les besoins. Un Canon R3, ultra-performant pour les prises de vue à distance et dans des conditions de lumière difficiles. Un Canon 5D Mark III est mon choix pour les installations plus proches de la fusée, car il est moins coûteux et donc moins risqué à laisser sur place.
  • Objectifs : Le choix des objectifs doit également être polyvalent. J’utilise souvent un objectif Canon 28-300 mm f/3.5-5.6 pour sa polyvalence et un Canon 70-200 mm f/2.8 pour sa performance dans des conditions de faible luminosité et pour les gros plans. Ce dernier peut être particulièrement utile pour capturer des détails subtils, même s’il n’est pas toujours le choix évident pour les lancements de fusées.
  • Accessoires : Ne négligez pas les petits accessoires qui peuvent faire une grande différence. Par exemple, des cartes mémoire supplémentaires, des batteries, et même un petit trépied peuvent être très utiles.
  • Smartphone :  Avoir un bon smartphone est également crucial, surtout pour le partage en temps réel et pour les vidéos. Les performances varient en fonction de la lumière disponible. De jour, les résultats sont souvent satisfaisants, mais les limites deviennent évidentes en conditions de faible luminosité, où la fusée devient souvent une simple boule blanche et brillante dans le ciel nocturne. C’est donc un véritable jeu de Tetris pour faire rentrer tout ce matériel dans les limites de poids imposées. 
  1. Le voyage : J’embarque souvent sur un vol direct Zurich-Miami. Une fois sur le sol américain, soit je passe la première nuit sur place, soit je me rends directement à Cap Canaveral, ce qui rajoute 3h30 au trajet initial de 10 heures.
  2. Arrivée au KSC : Une fois au Kennedy Space Center (KSC), plusieurs badges doivent être récupérés. Le premier est délivré au Badging Office, le second quelques kilomètres plus loin. Les journalistes américains peuvent se déplacer en voiture, tandis que nous, les étrangers, sommes escortés en bus jusqu’au site de presse, face au Vehicle Assembly Building (VAB).

Et c’est à partir de ce moment-là que commence la véritable aventure.

Ci-dessous, photos prises lors du lancement de la sonde spatiale Solar Orbiter en 2019, et Artemis I en 2022.

The space photographer’s obstacle course

On the initiative of one of my fellow photographers, Joël Bessard, one of my recent articles, « Parcours du combattant du photographe spatial », was published in the autumn 2023 issue of « Le Petit Révélateur ». It chronicles the meticulous preparations before a rocket launch and the anticipation of perfecting settings to capture the grandeur of a liftoff…

Attending a rocket launch is a grandiose spectacle, but for me as a professional photographer, it’s also a race against time, a technical and logistical challenge. Between the vagaries of the weather, safety constraints and the crucial choice of equipment, every detail counts. Here’s a behind-the-scenes look at this adventure, from the press briefing to that magical moment when the rocket tears through the sky, and the essential camera settings needed to get the right shot. Up close!

Photographing a rocket from its launch pad, or even at its feet, is a real obstacle course. Before the shutter can be released, a number of administrative and logistical steps have to be completed, as described in the box below.

Our camera equipment is searched with sniffer dogs

Once at the press site, we couldn’t wait to get to the launch pad, to be « at the feet » of the rocket, if we can use that expression. Modern Falcon 9s are first positioned horizontally on an articulated arm before being straightened. As for the SLS (Space Launch System) rocket I had the privilege of photographing on November 16, 2022, it was already vertical, attached to its support.

Before accessing this iconic location, our equipment must pass through a security check. This process takes place in the parking lot in front of the VAB (Vehicle Assembly Building). There are usually around a hundred of us photographers, both professional and amateur, who are allowed to board the three buses waiting for us. All our equipment is lined up on the ground for inspection. An agent, assisted by a sniffer dog, then checks each of our bags for explosive substances. This is a security rule imposed by the American Administration. On one occasion, the dog took a particular interest in my bag, making me shiver with concern. It turned out that I’d simply forgotten a banana at the bottom of my belongings! The tension dissipated with a general burst of laughter.

Different observation points

Usually, we have to pass through another checkpoint to access the rocket’s tarmac. However, this time, for SpaceX’s Falcon 9 Dragon – Crew 7 flight, we were denied entry to launch pad 39A. The reason? Debris released during the Artemis launch had caused damage to the launch tower. Nevertheless, this setback offered us a varied palette of locations from which to take our photos.

We had a choice of three positions. The first was opposite the rocket, along that famous gravel road leading to the launch pad. This was not ideal, however, as our view was partly obstructed by the articulated arm of the launch pad. The second option offered an unobstructed view of SpaceX’s Starship tower under construction, which rises to 120 meters. The third and final option was on the edge of a dune, with an unobstructed view enhanced by palm trees.

Capturing images with sound

In the palpable tension of the final preparations, every minute counts. We’re a small army of photographers, deploying our tripods like precision rifles, calibrating our angles and adjusting our settings. And some of us even go so far as to literally nail our tripods to the floor to avoid any unwanted vibrations. On my Canon 5D Mark III, I attach a Miops Trigger, a little electronic box that can make all the difference.

This reminds me of an amusing anecdote from a previous launch. Suddenly, the ambient concentration is shattered by a racket of yapping: « Whoa, whoa, whoa, whoa! » It’s Julian Leek, a fellow photographer, who seems to have lost all reserve. Intrigued, I approach him and realize he’s struggling with a stubborn cable.

– Do you have a screwdriver? » he asks, a little stressed.

– Of course, my trusty Swiss Army Knife is always at hand, » I reply, handing her the multifunction tool.

Reassured, Julian sets about dismantling his little electronic box, adjusting the settings on his microphone. Microphone? Yes, you heard right. We’re about a hundred meters from the rocket, and the sound of lift-off will be our photographic trigger. The idea of waiting for lift-off at this distance would be madness, unless you wanted to grill us like chickens on a space barbecue.

It’s in these moments of adjustment, when sound becomes a trigger and a Swiss Army knife can save the day, that we realize the extent of the technical challenges involved in space photography.

But we take on these challenges with unfailing enthusiasm, because they make every shot we take not just a technical feat, but a real human adventure.

Knowing how to anticipate

The recurring problem is how to set our cameras so that, when the rocket takes off, the shutter is released at the right moment. Not just the speed, but also the aperture, bearing in mind that we often set our cameras during the day, but the rocket takes off at night, and vice-versa. This is the art of photography. You have to anticipate more. Every photographer has his own little tricks. I had a hard time getting to know them, and that’s normal. A cook doesn’t reveal his recipes. 

Once our installations are complete, we leave the press site by bus, and wait for take-off. Either on the tarmac of the VAB or on its roof, where you have a breathtaking view of the horizon and the launch towers, or closer to other launch pads, such as the NASA Causeway. In general, we stand 3 miles (5 km) away. This is the closest distance to see the launch pad, and here I use my Canon EOS R3 and a 400 mm lens (a 200 2.8 with 2x converter). And the shooting can begin. 

RAW photography is better

Once the rocket has been launched into the firmament, comes the decisive moment of post-processing. Studious silence replaces the previous effervescence. Armed with state-of-the-art workstations, we plunge into the silent world of pixels and RAW files, seeking to make the most of each captured image. This process can take hours, fueled by nervous tension, because, in the end, the perfect image remains elusive, always a little out of reach.

Finally, back on the firing range, this time without the rigours of security searches. Equipment is collected at a frenetic pace, everyone eager to see if their efforts have paid off. Personally, I’ve never managed to capture the perfect shot. There’s always a detail missing, an emotion missing, an element missing. And yet, every time, I’m struck by the extraordinary talent of some of my colleagues, who always seem to manage to capture the magic moment.

My own sense of accomplishment photo

But here, in this almost obsessive quest for the perfect photo, I find my own sense of accomplishment. Not in comparison with others, but in the experience itself. Being there, on the shooting range, is a reward in itself. It’s a rare privilege, which distinguishes me as the only Swiss photographer accredited on site, and often the only foreigner. With 42 missions to my credit, 37 of which I’ve been accredited for, each adventure is a new opportunity to learn, explore and search for that moment of eternity in a world in perpetual motion.

So, while not every shot is a work of art, every mission is a chapter in my unique journey through the infinite complexities of space exploration. It’s in this journey that I find my true success, and that’s why I’ll continue to point my lens at the stars, always searching for the photo that captures not just an instant, but the very essence of this extraordinary human adventure.

The crucial steps for a NASA photo pass

The space photographer’s adventure doesn’t begin at lift-off, but long before, in a maze of formalities and preparations. Accreditation is a complex and rigorous process, often overlooked, but indispensable. Here’s an overview of the key stages that every photographer must go through to obtain the precious sesame that will enable him or her to capture the moment when the rocket takes off towards the stars. Here are the main steps:

  1. VISA application: First stop, the consulate of the U.S. Embassy in Berne. An appointment is made by e-mail, followed by an in-person visit. If the Type I VISA is not granted, it’s the end of the trip before it’s even begun. No photo, no article.
  2. Launch selection: The next step is to select the right event, in this case the latest SpaceX Crew-7, with its international crew of Jasmin Moghbeli, Andreas Mogensen, Satoshi Furukawa and Konstantin Borisov.
  3. NASA accreditation: A formal request by e-mail must be sent to NASA by the deadline. Once approved, an official notice confirms our status as an accredited reporter. But that’s just the beginning.
  4. Luggage preparation and choice of camera equipment: Once the go-ahead has been given for the launch, the clock starts ticking. Luggage preparation then becomes a crucial task, all the more so as airline weight limits are strict: 23 kg in the hold and 8 kg in hand luggage. The choice of equipment is therefore strategic.
  • Cameras: I generally opt for two cameras to cover all my needs. A Canon R3, ultra-performing for shooting at a distance and in difficult lighting conditions. A Canon 5D Mark III is my choice for set-ups closer to the rocket, as it’s less expensive and therefore less risky to leave on location.
  • Lenses: The choice of lenses must also be versatile. I often use a Canon 28-300 mm f/3.5-5.6 lens for its versatility, and a Canon 70-200 mm f/2.8 for its performance in low-light conditions and for close-ups. The latter can be particularly useful for capturing subtle details, although it’s not always the obvious choice for rocket launches.
  • Accessories: Don’t overlook small accessories that can make a big difference. For example, extra memory cards, batteries and even a small tripod can be very useful.
  • Smartphone: Having a good smartphone is also crucial, especially for real-time sharing and video. Performance varies according to the light available. In daylight, the results are often satisfactory, but the limits become obvious in low-light conditions, where the rocket often becomes a mere shiny white ball in the night sky. It’s a real game of Tetris to fit all this equipment into the weight limits imposed. 
  1. The trip: I often fly direct from Zurich to Miami. Once on American soil, I either spend the first night there, or go directly to Cape Canaveral, which adds 3.5 hours to the initial 10-hour journey.
  2. Arrival at KSC: Once at the Kennedy Space Center (KSC), several badges have to be collected. The first is issued at the Badging Office, the second a few kilometers further on. American journalists can travel by car, while we foreigners are escorted by bus to the press area opposite the Vehicle Assembly Building (VAB).

And that’s when the real adventure begins.

Las Vegas a sa boule… qui change le globe !

Las Vegas. The Sphere. – PHOTO RKE

[Las Vegas, Nevada, September 18, 2023, rke. English below] – À l’aube de son inauguration, Las Vegas s’apprête à dévoiler un joyau architectural : la « MSG Sphere ». Pour mon dernier jour dans la ville du jeu, je n’ai pas pu résister à l’envie de m’approcher de cette merveille, bien que ses portes restent fermées pour le moment. Lumière sur cette sphère gigantesque qui promet de révolutionner le monde du divertissement ! Mon œil ?

Las Vegas n’a pas que des jeux, mais aussi la boule. Il est presque impossible d’y débarquer et de ne pas être fasciné par les merveilles architecturales qui parsèment la ville. Lors de mon dernier jour ici, une silhouette dominante a capturé mon attention : une sphère gigantesque. Visible depuis presque tous les recoins de la ville, sauf, curieusement, depuis la trépidante rue commerçante qu’est la « Strip ».

On l’appelle la « Sphere », ou plus formellement, la « MSG Sphere ». Elle trône majestueusement le long de l’avenue Paradise, juste à l’est du somptueux complexe hôtelier Venetian. En jetant un œil à cette structure impressionnante, on ne peut s’empêcher de penser à l’ingéniosité humaine.

La boule : 112 mètres de haut

Elle s’élève fièrement à 112 mètres, s’étalant sur une largeur maximale de 157 mètres. Sa vocation ? Être un lieu de rassemblement polyvalent. Qu’il s’agisse de concerts enivrants, de projections cinématographiques immersives ou d’événements sportifs palpitants, elle a été conçue pour tout accueillir. Et quand je dis tout, je parle d’une capacité d’accueil d’environ 18’600 âmes vibrantes. La genèse de cette icône architecturale remonte à 2018, lorsque la Madison Square Garden Company a dévoilé ses plans ambitieux. Mais comme beaucoup d’autres projets à travers le monde, la pandémie de la Covid-19 en 2020 a imposé une pause, repoussant son ouverture initialement prévue en 2021.

Ouvert au public le 6 octobre 2023

Et si vous vous demandez d’où provient le contenu qui va animer cette merveille technologique, jetez un œil du côté de Burbank, en Californie. Là-bas, les studios MSG Sphere Studios s’affairent à produire et post-produire des contenus spécialement conçus pour cette sphère, et potentiellement pour d’autres à venir. Ils ont ouvert leurs portes aux cinéastes et musiciens, les invitant à co-créer des expériences qui promettent d’émerveiller les visiteurs.

Malheureusement, mon voyage se termine avant son inauguration, prévue pour le 6 octobre 2023. Mais pour ceux qui auront la chance d’assister à l’un de ses événements, les billets commencent à 49 dollars. Un petit prix pour une expérience qui promet d’être hors du commun.

Étoiles de l’espace et de Vegas : mon périple américain 2023 prend fin

Quelle épopée américaine inoubliable ! De la frénésie scintillante de Las Vegas à la splendeur de la boule technologique « Sphere », en passant par le Starship de Boca Chica et le lancement magistral sur site de SpaceX Crew-4, ces semaines m’ont offert un kaléidoscope d’émotions et d’expériences. Ce voyage, débuté le 22 août, m’a rappelé que la Terre et le cosmos sont deux scènes où l’ingéniosité humaine n’a de cesse de repousser les frontières du possible. Au cœur de ces découvertes, il y a un émerveillement constant : que ce soit face aux lumières de Vegas ou aux lancements de fusées. En tant que journaliste, space-writer et passionné du domaine spatial, j’ai été comblé. L’Amérique, avec sa démesure et ses ambitions stellaires, m’a une fois de plus prouvé que le futur est déjà là, il suffit de savoir où regarder. Pas vrai ?

Quelques conseils pour un séjour à Las Vegas

Avant même de vous en rendre compte, vous voilà transformé en marathonien des rues. Entre les fontaines du Bellagio, le volcan du Mirage, et le Sphinx du Luxor, chaque pas révèle un nouveau spectacle. Et si le jeu n’est pas votre truc, ne vous inquiétez pas ! Il y a toujours un spectacle, une attraction ou un concert pour vous divertir. Dans tous les cas, Las Vegas s’assurera que vous repartiez avec des souvenirs mémorables… et peut-être quelques dollars de moins en poche.

  • Tout d’abord, même si vous vous sentez l’âme d’un Lewis Hamilton (le pilote de Formile 1), oubliez la voiture ! Las Vegas, c’est comme Paris, mais sans la Seine. C’est un endroit où vous marcherez… beaucoup. Les chaussures de sport seront vos meilleures amies. Vous pourriez presque renommer le Strip « la piste d’athlétisme du jeu ». Par contre, attendez-vous à voir plus de néons que d’étoiles !
  • Concernant les hôtels, si vous pensiez dépenser tout votre argent aux machines à sous, détrompez-vous. Les hôtels ont aussi envie de participer ! Bien que les prix aient grimpé, vous pourrez encore trouver un petit coin douillet pour le prix d’un bon dîner à Paris. Petite astuce : si l’hôtel vous demande une caution de 200 dollars pour une nuit, envisagez de la payer en espèces. Sinon, vous pourriez avoir l’impression de jouer au poker avec votre carte de crédit.
  • La faim vous guette ? Las Vegas regorge de restaurants pour tous les goûts et budgets. Pour le petit-déjeuner, les fast-foods comme Dennys sont une valeur sûre (et une excuse pour manger des pancakes !). Vous êtes plutôt steak ? Il y a une « steak house » à chaque coin de rue, enfin presque. Mais pour ceux qui sont en quête de légumes, Las Vegas peut ressembler à un désert… littéralement ! Misez plutôt sur les fruits chez Wallgreens.
  • En parlant de tourisme, se balader le long du Strip, c’est un peu comme entrer dans un casino : on ne voit pas le temps passer. Une petite promenade innocente pourrait bien se transformer en marathon touristique. Et qui sait, peut-être que vous rentrerez chez vous avec un peu plus que de simples souvenirs ! J’ai joué, mais rien gagné. Ma foi…

Vegas Scores a Game-Changing Globe!

[Las Vegas, Nevada, September 18, 2023, rke. See French version above] – As the sun sets over Sin City, Las Vegas is all set to unveil an architectural marvel: the « MSG Sphere. » On my last day in the world’s gambling capital, I just couldn’t resist catching a glimpse of this wonder, even though its gates are still locked shut. Let’s shine a spotlight on this mega sphere that’s looking to redefine entertainment! What’s the buzz?

Vegas ain’t just about the dice and poker chips; now it’s got a globe in the game! Step into the city, and you’re bound to get dazzled by architectural masterpieces left and right. On my last day, one towering silhouette stole the show: a massive globe. You can spot her from almost every corner of town—except, oddly enough, the bustling shopping hub, the « Strip ».

They call her the « Sphere » or, more officially, the « MSG Sphere ». She stands tall and proud along Paradise Avenue, right next to the ritzy Venetian resort. Look at this beast, and you can’t help but tip your hat to human creativity.

The Globe: Standing Tall at 367 Feet!

She stands a whopping 367 feet tall, stretching out to a max width of 515 feet. What’s her purpose? To be an epicenter of all things entertainment. From rocking concerts and immersive movie screenings to high-octane sports events, she’s built for it all. And by all, I mean she can pack in a lively crowd of around 18,600. The birth of this architectural gem traces back to 2018 when the Madison Square Garden Company shared their grand vision. But, like many dream projects worldwide, the 2020 COVID-19 pandemic threw in a curveball, pushing its grand opening from the originally planned 2021.

VIDEO !

Une vidéo… dans l’espace avec les planètes. – © RKE

Gates Swing Open on October 6, 2023!

Wondering where the magic that’ll light up this tech titan comes from? Cast your eyes towards Burbank, California. Over there, the folks at MSG Sphere Studios are busy crafting content tailor-made for this sphere and maybe others in the pipeline. They’re rolling out the red carpet for filmmakers and musicians, roping them in to co-create experiences set to leave folks spellbound.

Sadly, I’m jetting off before its grand opening, slated for October 6, 2023. But for those lucky ducks catching an event here, ticket prices kick off at a cool 49 bucks. A small price tag for a promise of a next-level experience.

Stars of Space and Vegas: My 2023 American Odyssey Wraps Up!

What a whirlwind American adventure! From the glittering mania of Las Vegas to the techy marvel of the « Sphere », then over to the space Starship at Boca Chica and the majestic on-site launch of SpaceX Crew-4 — it’s been a rollercoaster of sights and feelings. Kicked off on August 22nd, this trip’s shown me that Earth and space are grand stages, with humans ever pushing the envelope of what’s possible. Amidst these wonders, there’s constant awe—be it in the neon lights of Vegas or rocket liftoffs. As a journalist and space aficionado, I’m on cloud nine. America, with its go-big-or-go-home spirit and starry ambitions, has once again shown that tomorrow is today; you just gotta know where to look. Ain’t that right?

For more scoop, hit up: www.thespherevegas.com

Some Tips for a Stay in Las Vegas

It might turn you into an urban marathoner before you even realize it. Between the Bellagio fountains, the Mirage volcano, and the Luxor’s Sphinx, every step reveals a new spectacle. And if gambling isn’t your thing, don’t worry! There’s always a show, an attraction, or a concert to entertain you. In any case, Las Vegas will ensure you leave with memorable memories… and maybe a few less dollars in your pocket.

  • First off, even if you’ve got the spirit of a Lewis Hamilton (the Formula 1 driver) – forget the car! Las Vegas is like Paris, just without the Seine. It’s a place where you’ll walk… a lot. Sneakers will be your best buddies. You might as well rename the Strip to « Gambler’s Track & Field ». But brace yourself for more neon lights than stars
  • Regarding hotels, if you thought you’d be spending all your money at slot machines, think again. Hotels want in on the action too! While prices have climbed, you can still find a comfy nook for the price of a fancy dinner in Paris. A little tip: if the hotel asks for a $200 deposit for a night, consider paying it in cash. Otherwise, it might feel like you’re playing poker with your credit card.
  • Hungry? Vegas is bursting with eateries to fit every taste and budget. For breakfast, fast-food spots like Dennys are a safe bet (and an excuse to eat pancakes!). More in the mood for steak? There’s a steakhouse almost on every corner. But for those on a veggie quest, Vegas might feel like a desert… quite literally! Best to bank on fruits at Walgreens.
  • Speaking of sightseeing, strolling down the Strip is akin to walking into a casino: time just slips away. A seemingly short walk might turn you into an urban marathoner before you know it. Between the Bellagio fountains, the Mirage volcano, and the Luxor Sphinx, every step unveils a new spectacle. And if gambling ain’t your thing, worry not! There’s always a show, attraction, or concert to keep you entertained. Either way, Vegas ensures you leave with unforgettable memories… and perhaps a few less bucks in your wallet.

Quelques photos de nuit…

Hydrogène miniature : de Fribourg à Las Vegas

[Las Vegas, Nevada, September 16, 2023, rke. English below] – Quand la Suisse et le glamour de Las Vegas se croisent lors d’une compétition mondiale, ce ne sont pas des voitures de course grandeur nature qui captent l’attention, mais des miniatures à hydrogène. Quand l’ingénierie rencontre la passion. L’équipe fribourgeoise termine 6e mondial.

LAS VEGAS, H2 Grand Prix. – PHOTO RKE

Les véhicules à hydrogène, qu’ils soient voitures ou camions, ne sont certainement pas étrangers à beaucoup d’entre vous. Cependant, les petites voitures en modèle réduit à l’échelle 1/10 alimentées par cette même source d’énergie pourraient vous être moins familières. Et pourtant, le 6 mai dernier à Romont, dans le canton de Fribourg, une compétition nationale dédiée à ces mini bolides a bien eu lieu. Cet événement, parrainé en partie par notre association des ingénieurs, Swiss Engineering, a rassemblé 2’000 spectateurs curieux de voir ces voitures miniatures évoluer sur un circuit. Plus impressionnants encore, plus de 200 jeunes âgés de 13 à 20 ans ont participé à la compétition.

Finale mondiale pour les Fribourgeois

Les écoles fribourgeoises ont profité de cette occasion pour mettre en avant leurs talents. Brillant sous les feux de la rampe, les équipes EPAI et Liebherr se sont distinguées. L’équipe EPAI a remporté la première place dans la catégorie H2GP, tandis que Liebherr s’est imposée dans la catégorie des professionnels. L’École professionnelle artisanale et industrielle (EPAI-GIBS) et l’équipe Liebherr, déjà couronnées de succès en 2022, se sont ainsi qualifiées pour la finale mondiale. Cette dernière s’est déroulée du 11 au 14 septembre à Las Vegas, qui s’est déroulée du 11 au 14 septembre à Las Vegas, où je séjourne actuellement.

LAS VEGAS, H2 Grand Prix. The Venetian Convention Center. L’entrée de l’exposition, juste à droite l’hôtel à Trump. – PHOTO RKE

Un programme éducatif et un Grand Prix

Toutefois le « H2 Grand Prix » ne se résume pas à une simple compétition. C’est également un vaste programme éducatif destiné aux élèves du secondaire. Grâce à ce programme, ils imaginent, conçoivent et mettent en piste des voitures miniatures propulsées par l’hydrogène. Au-delà de la course, le « H2 Grand Prix » vise le développement des compétences à travers une approche théorique couplée à une expérience pratique. Trois piliers soutiennent l’éducation offerte par le « H2 Grand Prix » : l’utilisation d’outils professionnels, une méthode d’apprentissage innovante et la promesse de courses palpitantes.

Les Fribourgeois perdus sur un stand parmi 209 km2 d’exposition

Mais, revenons aux Fribourgeois. L’équipe EPAI-GIPS de Fribourg s’est retrouvée quelque peu déboussolée dans l’immensité de la célèbre halle d’exposition du Venetian Convention Center. Pour vous donner une idée de l’ampleur de cet endroit : ce complexe, situé à Paradise, Nevada, non loin du célèbre Strip de Las Vegas – cette fameuse avenue de 7 km de boutiques et d’animations – fait partie du gigantesque complexe hôtelier Venetian et Palazzo. Ce centre de congrès abrite à lui seul plus de 209’031 m2 (soit 2,25 millions de pieds carrés) dédiés aux réunions et conventions. Ce Grand Prix a donc été organisé dans le plus grand salon consacré à l’énergie aux USA. Baptisé « RE+ » il a réuni 1’350 exposants et enregistré 40’000 visiteurs.

L’équipe Oakwood Pink de Los Angeles décroche la première place

Au terme de cette compétition acharnée, c’est l’équipe Oakwood Pink de Los Angeles qui a décroché la première place de la finale mondiale, surpassant des équipes venues de plus de 20 pays pour obtenir le titre prestigieux de championne du monde H2GP. Le programme Horizon H2GP, qui s’étale sur une durée de six mois, a permis à des étudiants venus d’Australie, de Californie, et d’Allemagne de concevoir et de construire leurs propres voitures télécommandées à hydrogène, à l’échelle 1:10. Ces bolides miniatures ont ensuite été mis à l’épreuve face à des compétiteurs du monde entier.

Et qu’en est-il de notre équipe fribourgeoise, me demanderez-vous ? « Ils ont fini à la 6e place, mais ils se sont défendus de manière extraordinaire », m’a confié Max Accordino, responsable de développement chez Horizon Educational, lors du dernier jour de compétition.

Passionnés d’hydrogène

Malgré cette 6e place, les jeunes Fribourgeois n’ont absolument aucune raison de baisser la tête. Être parmi les meilleurs du monde, dans une compétition d’une telle envergure, est en soi une réalisation incroyable. Ils ont montré une détermination et un talent qui les distinguent, et ce, sur la scène mondiale. Cette expérience, riche en enseignements, leur servira certainement dans leurs futures entreprises. Les épreuves sont souvent des tremplins vers de plus grandes réussites. Et si cette année n’était qu’un échauffement ? Nul doute que l’avenir réserve de belles surprises à ces passionnés d’hydrogène.

Hydrogen Mini Racers, from Fribourg to Las Vegas

LAS VEGAS, La « Sphere », proche de l’exposition. – PHOTO RKE

[Las Vegas, Nevada, September 16, 2023, rke] – When Switzerland and the glamour of Las Vegas intersect at a global competition, it’s not full-sized race cars that capture attention but hydrogen-fueled miniatures. Where engineering meets passion. The Fribourg team finished 6th in the world.

Hydrogen vehicles, be they cars or trucks, are certainly no stranger to many of you. However, small scale model cars at 1/10 scale powered by this same energy source might be less familiar. Yet, on May 6th in Romont, in the canton of Fribourg, a national competition dedicated to these mini racers indeed took place. This event, partly sponsored by our engineers’ association, Swiss Engineering, gathered 2,000 curious spectators watching these miniature cars race on a track. Even more impressively, over 200 young people aged 13 to 20 participated in the competition.

Global Finals for the Fribourg Teams
Fribourg schools took this opportunity to showcase their talents. Shining in the limelight, the EPAI and Liebherr teams stood out. The EPAI team took first place in the H2GP category, while Liebherr prevailed in the professional category. The Professional Craft and Industrial School (EPAI-GIBS) and the Liebherr team, both already successful in 2022, thus qualified for the global finals. These took place from September 11th to 14th in Las Vegas, where I’m currently staying.

An Educational Program and a Grand Prix
However, the « H2 Grand Prix » isn’t just a competition. It’s also a broad educational program aimed at high school students. Thanks to this program, they envision, design, and put on track hydrogen-propelled miniature cars. Beyond racing, the « H2 Grand Prix » focuses on skill development through a theoretical approach combined with practical experience. Three pillars back the education provided by the « H2 Grand Prix »: the use of professional tools, an innovative learning method, and the promise of thrilling races.

Fribourgers Lost in a 2.25 Million Square Feet Exhibit
But let’s get back to the Fribourgers. The EPAI-GIPS team from Fribourg found themselves somewhat overwhelmed in the vastness of the famous Venetian Convention Center. To give you an idea of its size: this complex, located in Paradise, Nevada, not far from the famous Las Vegas Strip – this iconic 4.3-mile-long avenue of shops and entertainment – is part of the gigantic Venetian and Palazzo hotel complex. This convention center alone covers over 2.25 million square feet dedicated to meetings and conventions. This Grand Prix was held in the largest energy-focused exhibition in the USA, named « RE+, » which gathered 1,350 exhibitors and recorded 40,000 visitors.

Los Angeles’ Oakwood Pink Team Takes First Place
After this fierce competition, the Oakwood Pink team from Los Angeles secured the top spot in the global finals, surpassing teams from over 20 countries to win the prestigious H2GP world champion title. The six-month-long Horizon H2GP program allowed students from Australia, California, and Germany to design and build their own 1:10 scale remote-controlled hydrogen cars. These mini racers were then tested against competitors from around the world. And what about our Fribourg team, you might ask? « They finished in 6th place, but they put up an extraordinary fight, » Max Accordino, development manager at Horizon Educational, told me on the last day of competition.

Hydrogen Enthusiasts
Despite their 6th place finish, the young Fribourgers have absolutely no reason to hang their heads. Being among the best in the world in such a grand competition is an achievement in itself. They demonstrated determination and talent that set them apart on the global stage. This rich learning experience will surely benefit them in their future endeavors. Challenges often pave the way for greater successes. What if this year was just a warm-up? There’s no doubt that the future holds many surprises for these hydrogen enthusiasts.

Retour aux sources

[Boca Chica, September 14, 2023, rke. English below] – Alors que Starship subit des modifications pour répondre aux exigences de la FAA, la vie autour de la base de Musk continue, oscillant entre fascination pour la conquête spatiale et indifférence face aux enjeux plus vastes qui s’y jouent.

On va réparer ça ! Non, pas à la meule… – PHOTO : RKE

Le scénario était presque écrit d’avance. Sous le ciel clair de Boca Chica, la silhouette imposante de Starship (No25), boulonnée fièrement sur le premier étage Super Heavy (No 9), a subitement commencé à descendre. Ce 14 septembre 2023, le colosse a été détaché et ramené doucement au sol. Une décision attendue, dictée par la FAA (Federal Aviation Administration). Cette dernière a listé 63 actions correctives (TABELLE), dont des photos circulent déjà, que SpaceX doit impérativement résoudre avant de songer à un autre envol. Désormais, 6 points seulement restent en suspens, incluant la nécessité de perfectionner des valves d’oxygène et certaines spécificités du design du vaisseau. La descente du segment supérieur de la fusée n’était rien d’autre qu’une étape préliminaire pour entreprendre ces modifications essentielles. Évidemment, la tâche de hisser à nouveau Starship sur son piédestal ne sera pas une mince affaire et demandera du temps. Pendant ce temps, je m’apprête à prendre la route de Las Vegas, où m’attend un évènement passionnant : le concours H2 Grand Prix dédié aux mini-voitures à hydrogène.

« Starbase ? Je ne connais pas ! »

Tandis que Starship subit des modifications majeures, la vie à Boca Chica suit son cours, presque détachée des grandes ambitions de l’homme derrière tout cela, Elon Musk. En flânant à travers Starbase, un lieu étonnamment ouvert au public, on pourrait presque oublier les prouesses techniques qui s’y déroulent. La fusée, immense et imposante, attire l’attention de nombreux visiteurs, mais curieusement, le nom de Musk reste de manière surprenante, absent des lèvres des passants. En observant de plus près, on voit des ouvriers, affairés, souriants, satisfaits d’avoir du travail en ce lieu emblématique. Leur quotidien se mêle au spectacle fascinant de la construction et des rénovations de la fusée.

Cependant, tout le monde ne partage pas cet engouement pour le site. Lors d’une discussion impromptue avec Miros, employée au Best Western d’Edinburg, situé à un peu plus d’une heure de route de là, elle me révèle qu’elle n’a jamais entendu parler de Starbase, et encore moins de SpaceX. Pour elle, comme pour beaucoup d’autres résidents locaux, la vie continue, presque indifférente à la révolution spatiale qui se déroule à leur porte.

Ici, Trump n’a pas pu étendre son mur

Lors de mes déambulations près de Starbase, j’ai été intrigué par un point de contrôle de véhicules établi à la sortie de la base. À première vue, cela pourrait sembler être une mesure de sécurité liée à la technologie avancée de SpaceX, mais en creusant un peu, j’ai découvert une autre réalité. Ce contrôle n’était pas vraiment pour Starship ou pour la technologie de pointe, mais plutôt pour surveiller les migrants mexicains qui, espérant une vie meilleure, traversent souvent la réserve naturelle adjacente à Starbase. Cette même étendue de terre où, il y a quelques années, l’ancien président Trump envisageait d’étendre son fameux mur. La complexité de cette région ne se limite pas à la technologie spatiale ; elle est également témoin des réalités géopolitiques actuelles.

Back to Basics

[Boca Chica, Texas, September 14, 2023, rke. French above] – As Starship undergoes modifications to meet FAA requirements, life around Musk’s base continues its rhythm, swinging between a fascination for space conquest and indifference to the broader stakes at play.

The swiss enterprise Liebherr is here. – PHOTO RKE

The writing seemed on the wall. Under the clear Boca Chica sky, the imposing silhouette of Starship (No25), bolted proudly atop the Super Heavy first stage (No 9), began its sudden descent. This September 14, 2023, the behemoth was unhitched and gently brought back to earth. An anticipated move, mandated by the FAA (Federal Aviation Administration). The agency laid out 63 corrective actions, photos of which are already circulating that SpaceX must address before considering another flight. Now, only 6 issues remain unresolved, including the need to fine-tune oxygen valves and certain design specifics of the vessel. The descent of the rocket’s upper segment was merely a preparatory step to undertake these vital modifications. Naturally, the task of hoisting Starship back onto its pedestal won’t be easy and will take time. Meanwhile, I’m hitting the road to Las Vegas, where an exciting event awaits: the H2 Grand Prix dedicated to mini hydrogen-powered cars.

« Starbase? Never heard of it! »

While Starship undergoes significant changes, life in Boca Chica goes on, almost detached from the grand ambitions of the man behind it all, Elon Musk. Strolling through Starbase, a place surprisingly open to the public, one could easily overlook the technical marvels unfolding there. The colossal, commanding rocket draws the eyes of many visitors, yet oddly, Musk’s name remains conspicuously absent from onlookers’ conversations. On closer inspection, workers are seen, busy, smiling, glad to have jobs at this iconic site. Their daily routines blend into the fascinating spectacle of the rocket’s construction and renovations. However, not everyone shares this enthusiasm for the site. During an impromptu chat with Miros, an employee at the Best Western in Edinburg, located just over an hour’s drive away, she revealed she’d never heard of Starbase, let alone SpaceX. For her, and many other local residents, life goes on, seemingly indifferent to the space revolution happening right on their doorstep.

Here, Trump Couldn’t Extend His Wall

On my wanderings near Starbase, I was intrigued by a vehicle checkpoint established at the base’s exit. At first glance, it might appear as a security measure related to SpaceX’s advanced technology. But digging a little deeper, I uncovered another story. This checkpoint wasn’t primarily for Starship or the cutting-edge tech, but rather to monitor Mexican migrants, seeking a better life, who often cross the natural reserve adjacent to Starbase. The very stretch of land where, some years ago, former President Trump aimed to extend his notorious wall. The complexity of this region isn’t confined to space tech; it’s also a witness to current geopolitical realities.

Rentrée à la Starbase. Le poste de contrôle en sortant. – PHOTO RKE

À Starbase, l’envol des albatros… avant Starship

[Boca Chica, September 10, 2023, rke. English below] – Tandis que la fusée de Musk attend avec impatience son feu vert pour le décollage, je suis retourné à Starbase pour sentir l’effervescence et humecter l’ambiance du coin. Là où l’on rentre comme dans un moulin.

Premières constatations. La route nationale 4 qui mène directement sur le site est plus fréquentée que d’habitude, preuve qu’il règne une importante effervescence. Les camions défilent les uns après les autres transportant soit de grosses poutres d’acier ou du matériel de construction. Les touristes, aussi, sont plus nombreux que d’habitude à venir dans ce fief où l’on rentre comme dans un moulin, comme on dit.

L’ambition incessante de SpaceX

Je m’arrête donc d’abord vers le parc des morceaux de fusées démontées, c’est-à-dire des premiers et deuxièmes étages séparés, en phase d’assemblage. Le bout de la fusée, appelé également Starship, tandis que le bas est surnommé Super-Heavy, est fixé à une grue qui semble toute banale. Mais à y regarder de plus près, rien que celle-ci déjà un sacré outil de levage, en forme de « V ». Sur cette place sont montées les prochaines unités de Starship qui vont servir aux futurs décollages. Encore quelques tuiles à fixer et quelques boulons à serrer et ces gros morceaux noirs sont parés à s’envoler. « Vous rendez-vous compte que dans quelques années, on pourra s’installer dans ces engins, tout là-haut ? », me lance un touriste venu pour la première fois de l’Ohio. Bien sûr, mais il va falloir une sacrée dose de courage pour y aller, là-haut, ne serait-ce qu’en pensant au niveau de sécurité qu’il va falloir. N’empêche. Rien ne semble arrêter l’ambition incessante de SpaceX. En tous cas cela se sent dans les coulisses. Personne n’ose imaginer qu’il s’agit là d’un projet fou, si je puis dire. Un couple allemand venu de Düsseldorf en vacances en est encore tout émerveillé de voir ces monstres plantés là, comme ça, sans autre contrôle.

Les endroits où on peut voir le décollage

https://www.google.com/maps/d/embed?mid=19BcQ5invholVvL-_66XNYYa65kbGn6A&ehbc=2E312F

Combinaisons aériennes

Puis je me rends à nouveau sur le pas de tir mythique où se dresse fièrement Starship qui semble faire preuve d’une patience enviable. Une fusée qui, je le rappelle, pointe sa stature face au Golfe du Mexique devant cette célèbre plage pleine de touristes, en cette journée baignée de soleil depuis deux semaines.

Je m’éloigne ensuite du site et je lève les yeux et je vois un groupe d’albatros s’envoler (photos), planant élégamment dans le ciel, leurs ailes largement déployées contre l’horizon azur. Le contraste entre ces oiseaux majestueux et le géant technologique qu’est Starship m’interpelle. Les albatros, symboles de liberté et de voyage, ont parcouru les cieux bien avant nous. Aujourd’hui, grâce à des avancées comme Starship, l’humanité s’apprête à explorer des horizons encore plus lointains, en s’inspirant de ces créatures ailées. Alors que ces oiseaux s’élèvent naturellement dans les airs, nous nous apprêtons, avec une combinaison de courage et de technologie, à prendre notre envol vers l’espace.

Les albatros et Starship, bien que différents, partagent le même ciel et le même rêve d’exploration, rappelant que la nature et l’innovation peuvent coexister harmonieusement.

At Starbase, the Flight of the Albatross… Before Starship

[Boca Chica, September 7, 2023, rke. French above] – As Musk’s rocket eagerly awaits its go-ahead to launch, I found myself back at Starbase, drawn to the buzz and the unique atmosphere of the place. A place where folks come and go as they please.

Boca Chica, Starbase, 9 septembre 2023. – PHOTO ROLAND J. KELLER

First observations: The Highway 4 leading straight to the site is busier than usual, clear evidence of the building excitement. Trucks roll by one after the other, haulin’ big steel beams or construction materials. Tourists, too, are flockin’ to this hub more than usual, drawn to a place as welcoming as an open barn door.

SpaceX’s Boundless Ambition

First stop, the rocket parts yard where you see the first and second stages, waiting for assembly. The top part of the rocket, also known as Starship, while the bottom’s dubbed Super Heavy, is hitched to a crane that looks plain as day. But take a closer look, and you’ll realize that crane’s one heck of a lifting tool, shaped like a “V.” This here yard’s where the next Starship units are being prepped for future launches. Just a few more tiles to set and bolts to tighten, and these big black chunks are ready to soar. “Can y’all believe that in a few years, we could be sittin’ inside these contraptions, way up there?”, says a first-time tourist from Ohio. Sure can, but it’s gonna take a heap of guts to go up there, especially thinkin’ about the safety measures required. Still, nothin’ seems to halt SpaceX’s relentless drive. It’s palpable behind the scenes. No one dares think of it as a pie-in-the-sky dream if ya catch my drift. A German couple from Düsseldorf, vacationin’ here, can’t hide their awe at these behemoths just sittin’ there, with no oversight.

Aerial Ballet

Then I make my way back to the legendary launch pad where Starship stands tall, showin’ off patience I envy. This rocket, mind you, looms large over the Gulf of Mexico, facin’ that famous beach teemin’ with tourists on this sun-soaked day that’s been going on for two weeks now.

Stepping away from the site, I glance up to see a group of albatross taking flight (photos), gracefully gliding against the azure horizon. The stark contrast between these majestic birds and the technological titan that is Starship strikes me. Albatross, symbols of freedom and wanderlust, ruled the skies long before us. Today, thanks to breakthroughs like Starship, humanity’s gearing up to explore even farther reaches, drawing inspiration from these winged wonders. As these birds naturally rise into the air, we’re gettin’ set, with a mix of grit and tech, to launch ourselves into space. The albatross and Starship, as different as they are, share the same skies and the same dream of exploration, showin’ that nature and innovation can indeed thrive side by side.

Blog journalistique de Roland J.Keller – On-Site Reports With Swiss Feeling